La réponse mondiale à la pandémie COVID-19 a conduit à une réduction soudaine des émissions de GES et des polluants atmosphériques. En utilisant les données de mobilités nationales fournies par Google et Apple, Foster et al (2020) ont estimé les réductions d’émissions mondiales pour dix espèces de polluants au cours de la période de février à juin 2020. Ils ont estimé que les émissions mondiales de NOx ont diminué de 30% en avril, contribuant à un refroidissement à court terme depuis le début de l’année. Cette tendance au refroidissement est compensée par une réduction d’environ 20% des émissions mondiales de SO2 qui affaiblit l’effet de refroidissement des aérosols, provoquant réchauffement à court terme. En conséquence, Ils estiment que l’effet direct de la réponse à la pandémie sera négligeable, avec un refroidissement d’environ 0,01 ± 0,005 ° C d’ici 2030 par rapport à un scénario de référence qui suit les politiques nationales actuelles. En revanche, avec une reprise économique orientée vers une relance verte et une réduction des investissements dans les combustibles fossiles, il est possible d’éviter un futur réchauffement de 0.3°C vers 2050.
Forster PM, Forster HI, Evans MJ, Gidden MJ, Jones CD et al. 2020 Current and future global climate impacts resulting from COVID-19. Nat Clim Chang, 1–15. doi: 10.1038/ s41558-020-0883-0

Cette figure présente la réponse climatique à plus long terme liée à différentes politiques post-covid : (a) émissions de CO2, (b) concentrations de CO2 et (c) réponse de la température globale de surface pour différentes trajectoires d’émission, simulées par le modèle FaIR v.1.5. La « baseline » en noir est la courbe de référence (politiques actuelles) ; la « Two-year blip » suppose un confinement jusque fin 2021 (on voit qu’elle rejoint rapidement la courbe baseline) ; la « Fossil-fuelled recovery » suppose un confinement jusque fin 2021 puis un rattrapage équivalent à celui qui a suivi la crise de 2008-2009 ; le stimulus vert modéré suppose un investissement annuel modéré vert (0.8% du PIB en technologies bas carbone et réduction des investissements en fuels fossiles de 0.3%) et la courbe stimulus vert fort (1.2% du PIB en technologies bas carbone et réduction des fossiles de 0.4%). La figure (c) montre bien qu’un investissement modéré induit une diminution du réchauffement de 0.2°C et un investissement fort de 0.3°C, ce dernier permettant de respecter l’Accord de Paris.